Barbecue : d’où vient cette tradition qui fait griller nos étés ?

De l’échafaudage caribéen aux merguez du dimanche midi, le barbecue raconte autant l’histoire des peuples que celle de nos jardins partagés. Zoom sur cette tradition qui fume joyeusement nos étés… et sur ses racines locales.

Un héritage venu de loin (et de bois)

À l’origine, le barbecue n’avait rien d’un gadget de jardin à 500 € en fonte émaillée. Le mot viendrait de barbacoa, terme issu de la langue taïno, parlé dans les Caraïbes. Il désignait une structure de bois surélevée utilisée pour fumer la viande ou la faire sécher, loin des insectes et des prédateurs.

L’autre version, plus cocorico, évoque une cuisson « de la barbe à la queue » pratiquée par des explorateurs français, qui aurait donné le mot « barbecue ». Honnêtement ? On ne tranche pas. Ce qu’on sait, c’est que ce mode de cuisson est vite devenu populaire, en particulier chez les colons espagnols qui l’ont ramené en Europe dès le XVIe siècle.

Le barbecue, une tradition sociale… et politique

Au XVIIIe siècle, le barbecue prend une dimension collective aux États-Unis. Repas de fêtes, campagnes électorales, rassemblements… mais aussi outil de révolte. C’est au cours d’un barbecue que la révolte d’esclaves menée par Nat Turner éclate en 1831. L’événement marque l’histoire américaine et montre à quel point ces moments de cuisine partagée pouvaient aussi faire bouger les lignes.

Aujourd’hui encore, cette vocation à rassembler reste vive. On ne fait pas un barbecue pour manger vite fait. On le fait pour discuter, grignoter, surveiller la cuisson en tongs avec une boisson fraîche à la main. Bref, c’est un art de vivre.

Et en Seine-et-Marne ? Un barbecue sans jardin, c’est possible !

Pas besoin d’un hectare de pelouse pour profiter de la magie des grillades. En Seine-et-Marne, on trouve de nombreux jardins partagés, ouvriers ou familiaux, qui permettent même à ceux qui vivent en appartement de cultiver leur potager… et parfois d’y installer un petit barbecue collectif.

À Melun, Montereau-Fault-Yonne, Othis, Le Mée-sur-Seine ou encore Bussy-Saint-Georges, les parcelles se louent pour quelques euros le m² par an, parfois avec cabanon, point d’eau et même composteur.
À Saâcy-sur-Marne, les jardins partagés vont plus loin : échanges de semences, de plants, et parfois… de recettes.
À Brie-Comte-Robert, on jardine bio sur 64 parcelles partagées depuis 2013.

Un business en braises

Le barbecue, ce n’est pas que du charbon et des chipos. C’est aussi une vraie économie, bien implantée localement. La société L.A. Culture Bois, par exemple, basée à Vulaines-sur-Seine, propose des marques haut de gamme comme The Bastard ou OFYR, pour ceux qui veulent transformer leur coin de jardin en cuisine d’extérieur design.

On assiste même à un retour du brasero-plancha, cette version conviviale du feu de camp, très prisée dans les fêtes d’été. Et si vous êtes du genre à aimer partager votre coin de verdure, sachez que certains particuliers ouvrent leur jardin via des réseaux comme Bienvenue dans mon jardin au naturel.

Griller, oui… mais en pleine conscience

Le barbecue est aussi l’occasion de se reconnecter à la terre. Faire griller des légumes récoltés dans son jardin partagé, préparer une marinade avec les aromates qu’on a fait pousser soi-même… c’est une autre manière d’envisager l’alimentation.

Et pour ceux qui veulent aller plus loin, la région Île-de-France propose chaque été l’événement « Jardins ouverts » (du 5 juillet au 31 août), qui permet de découvrir plus de 200 jardins, dont certains… avec dégustations ou démonstrations culinaires.

Un air de vacances… même à la maison

En Seine-et-Marne, le barbecue n’est pas qu’une affaire de gaz ou de charbon. C’est un prolongement de la maison, une façon de faire vivre son jardin – qu’il soit familial, partagé ou tout petit. Un prétexte idéal pour créer du lien, célébrer l’été, et peut-être, réinventer un rapport plus simple à la nourriture et à la convivialité.

Alors, que vous soyez amateur de côte de bœuf ou de légumes grillés au romarin, à vos allumettes !

Publié le 29 juillet 2025