Micro-entreprise en 2026 : ce qui va vraiment rester dans votre poche
Créer sa micro-entreprise, c’est grisant : liberté, premiers clients, chiffre d’affaires qui tombe…
Et puis arrivent les cotisations, la CFE, la compta, les déclarations, et cette petite question qui pique :
« Au final, avec ma micro-entreprise en 2026, il me reste combien vraiment sur mes 2 000 € de chiffre d’affaires ? »
En 2026, les règles changent encore pour les micro-entrepreneurs, et il vaut mieux être au courant pour éviter les mauvaises surprises. On fait le tour, avec un exemple concret et quelques clins d’œil à d’autres sujets qu’on traite souvent sur Business77 : pouvoir d’achat, gestion de budget, fiscalité, etc.
1. Cotisations sociales pour les micro-entreprises en 2026 : la première chose qui mord dans le chiffre d’affaires
En micro-entreprise, la règle de base ne change pas :
- 0 € de chiffre d’affaires = 0 € de cotisations.
- Mais déclaration obligatoire, même si vous avez fait zéro (sinon, pénalités Urssaf).
En 2026, les taux sont les suivants :
- Vente de marchandises : 12,3 %
- Prestations de services “classiques” / libérales : 21,2 %
- Autres prestations de services : 26,1 % (grosse hausse)
Et c’est là que ça pique : beaucoup d’activités “de service” (coaching, accompagnement, prestations digitales, etc.) basculent dans cette catégorie à 26,1 %.
Dans un département comme la Seine-et-Marne, où fleurissent les freelances du web, les coachs sportifs, les pros du bien-être et les prestataires divers, c’est loin d’être anecdotique.
Exemple concret
Prenons une personne qui fait de l’e-commerce en micro-entreprise, avec 2 000 € de chiffre d’affaires par mois, soit 24 000 € à l’année.
Elle est en vente de marchandises → taux de 12,3 %.
- Cotisations sociales mensuelles :
2 000 € × 12,3 % ≈ 246 € à verser à l’Urssaf.
On n’a même pas encore parlé d’impôts, ni de CFE, ni de compte pro… et déjà, le montant qui “disparaît” commence à se voir.
À noter : si vous bénéficiez de l’ACRE (réduction de 50 % des cotisations la première année), la note est plus douce au démarrage. C’est une aide à regarder de près, surtout si vous jonglez déjà avec votre budget logement, vos crédits et votre mutuelle.
2. La CFE : la taxe qu’on oublie… jusqu’au courrier qui pique
Deuxième “grosse caillasse” à poser sur votre budget : la CFE, cotisation foncière des entreprises.
- Elle n’est pas due l’année de création (ouf).
- Ensuite, elle tombe tous les ans, même si vous avez fait peu de chiffre d’affaires.
- Son montant dépend de la commune où est domiciliée votre entreprise.
Pour un chiffre d’affaires entre 10 000 € et 32 600 €, il n’est pas rare de voir une CFE autour de 800 à 1 000 € par an dans beaucoup de villes.
Avec notre exemple à 24 000 € de CA, on est typiquement dans cette tranche.
Résultat :
- Cotisations sociales sur l’année ≈ 2 952 €
- CFE annuelle qui peut frôler ou dépasser les 900 / 1 000 € selon la commune.
Ça commence à faire beaucoup pour une “petite structure”.
Domicilier chez soi : bonne ou mauvaise idée ?
Beaucoup de micro-entrepreneurs se domicilient chez eux par réflexe. Sur le papier, c’est simple. En pratique :
Avantages :
- vous recevez tout au même endroit (perso + pro).
Inconvénients :
- votre adresse personnelle devient publique (registres officiels, recherches Google, etc.) ;
- votre propriétaire peut s’y opposer si vous êtes locataire ;
- la CFE de votre commune n’est pas forcément la plus douce…
Dans un contexte où l’on parle de plus en plus de protection de la vie privée (on l’a vu aussi dans nos articles sur les arnaques bancaires, le carding et la cybersécurité), ce n’est pas anodin de laisser son adresse exacte partout en ligne.
Domiciliation pro : une astuce qui peut tout changer
Passer par un service de domiciliation peut :
- protéger votre adresse personnelle,
- donner une adresse de siège social plus “pro”,
- et surtout, selon la ville choisie, faire baisser fortement votre CFE.
À Paris, par exemple, la CFE est plafonnée autour de 77 €, là où certains micro-entrepreneurs en province ou en péri-urbain paient autour de 800–1 000 €.
Pour notre Seine-et-Marnais à 2 000 € de CA par mois, ça peut faire près de 1 000 € de différence par an.
Autant dire que pour un petit business, c’est tout sauf un détail.
3. Facturation & compta : 2026, l’année où Word et Excel ne suffisent plus pour les micro-entreprises
Autre changement clé : à partir de 2026, la facturation électronique encadrée devient la norme.
En pratique, pour une micro-entreprise, ça veut dire :
- Livre des recettes obligatoire (c’est déjà le cas, et l’amende en cas d’absence tourne autour de 500 €).
- Factures émises via un outil compatible (PDP/PPF), plus un petit document bricolé sur Word.
Bonne nouvelle :
Il existe des outils gratuits qui permettent de :
- créer des devis & factures,
- tenir le livre des recettes,
- suivre son chiffre d’affaires,
- anticiper ses déclarations.
On est un peu dans la même logique que la carte Vitale dématérialisée : la France aime ses papiers… mais pousse tout doucement tout le monde vers le numérique. Pratique, oui, mais encore faut-il être accompagné.
4. Compte bancaire : perso et pro, chacun sa vie
Techniquement, tant que vous ne dépassez pas 10 000 € de CA pendant deux années de suite, la loi ne vous impose pas un compte bancaire “professionnel”.
Mais dans les faits :
- mélanger compte perso et activité pro, c’est le meilleur moyen de s’emmêler lors d’un contrôle ;
- de plus en plus de banques en ligne interdisent l’usage “pro” d’un compte perso et n’hésitent pas à le bloquer ;
- l’administration fiscale ne prélève pas la TVA sur un compte marqué “personnel”.
Résultat :
Un compte dédié à la micro-entreprise (même gratuit, même en ligne) devient presque indispensable :
- pour y encaisser vos revenus,
- payer vos cotisations Urssaf,
- et vous verser ensuite “un salaire” vers votre compte perso.
Ça évite aussi de mélanger la vente d’un site e-commerce avec… vos courses à Carrefour.
Et au passage, c’est cohérent avec tout ce qu’on explique dans nos articles sur comment bien choisir sa banque en ligne, la gestion de budget, les crédits, les arnaques bancaires : plus c’est clair, moins c’est risqué.
5. Impôts et TVA : les deux couches finales des micro-entreprises en 2026
L’impôt sur le revenu
En micro-entreprise, vous n’êtes pas imposé sur la totalité de votre chiffre d’affaires, mais sur un montant après abattement :
- 71 % d’abattement pour la vente de marchandises,
- 50 % pour les prestations de service,
- 34 % pour les activités libérales / autres services.
Avec nos 24 000 € de CA en e-commerce :
- Abattement 71 % → base imposable = 24 000 × 29 % = 6 960 €.
- Ce montant tombe dans la première tranche d’impôt sur le revenu → souvent 0 € d’impôt si la personne n’a pas d’autres revenus importants.
Mais si vous cumulez emploi + micro-entreprise, là, ça devient plus subtil. D’où l’intérêt de raisonner globalement sur votre stratégie financière (épargne, Livret A, investissements, cryptos, etc.).
La TVA
Tant que vous restez sous :
- 36 800 € de CA annuel en prestations,
- 91 900 € en commerce,
vous restez en franchise de TVA :
→ vous ne la facturez pas,
→ vous ne la récupérez pas non plus sur vos achats.
Mais dès que vous vous rapprochez du seuil (à 5 % près), il faut anticiper et demander un numéro de TVA intracommunautaire.
C’est un peu plus de gestion, mais ça peut devenir intéressant si vous avez beaucoup d’achats ou si vous travaillez avec d’autres pros.
6. Au final, sur 2 000 € de CA… quand on a une micro-entreprise en 2026 il reste combien ?
Reprenons notre micro-entrepreneur seine-et-marnais en e-commerce :
- 2 000 € de CA / mois → 24 000 € à l’année.
- Cotisations sociales (12,3 %) ≈ 2 952 € / an.
- CFE :
- domicilié dans une commune “classique” : potentiellement 900–1 000 € / an,
- domicilié à Paris : ≈ 77 € / an.
Sans parler d’impôts (souvent 0 € dans cet exemple) ni des frais de fonctionnement (hébergement, logiciel, matériel, etc.).
On comprend vite que la domiciliation, les choix bancaires, l’outil de facturation et l’anticipation des cotisations peuvent faire la différence entre une activité qui nourrit correctement son créateur… et une micro-entreprise qui tourne sans qu’on sache vraiment pourquoi il reste si peu en fin de mois.
2026, l’année où il faut jouer malin
Micro-entreprise ne veut pas dire “micro-cérébral”.
En 2026, pour continuer à entreprendre sereinement en Seine-et-Marne, il faudra :
- connaître ses taux de cotisations,
- anticiper sa CFE et, éventuellement, réfléchir à la domiciliation,
- se mettre en règle sur la facturation électronique,
- séparer clairement compte perso et compte pro,
- garder un œil sur TVA et impôt.
Et comme pour les crédits, le Livret A, les cryptos ou les mutuelles, l’idée reste la même :
plus vous êtes informé, moins vous subissez.
Publié le 4 décembre 2025